Escalade en Dauphiné - France

Claude et Yves Remy

mercredi 31 janvier 2007 par Jeanne Palay

Les frères Remy, ce sont des boulimiques de l’ouverture : plus d’une vingtaine de voies àPresles, mais de nombreuses autres dans le Verdon, en Suisse, àKalimnos… “Nous posions 600 spits par an àla main avant 1986, et depuis cette date, environ 2 000 spits par an avec un perfo, toujours du bas. Nous sommes des ouvreurs, pas des équipeurs, car équiper, c’est du haut.†, souligne Claude Remy.

Nés en Suisse dans la région de Lausanne, Claude et Yves Remy sont issus d’une famille d’ouvriers. “Le père, Marcel, nous a transmis sa passion de la montagne de façon un peu brutale. Nous nous faisions peur, nous emmenions peu à manger, un matos limité …”. Mais le terrain doit être favorable car les deux frères, pas du tout dégoûtés, continuent ensuite à grimper ensemble. Ils font l’ascension du Cervin très jeunes, “car c’est emblématique, puis de tout ce qui se grimpe dans notre région”. Ils commencent à ouvrir leurs premières voies en Suisse en 1970 et viennent dans le Verdon en 1975.
Ils découvrent Presles en 1972, refont quelques classiques. “Nous avons eu un gros coup de cœur pour Presles. À l ‘époque, il était de bon ton de dire qu’il n’y avait que le Verdon. Nous étions au contraire des défenseurs de Presles, considérée par certains comme une “gravière”. Pesles, c’est pour nous un lieu magique et précieux, un lieu de tranquillité et de beauté”. Ils commencent à y ouvrir des voies en 1980 : Promène-couillons, puis Le Culte du champ, Kit ou double, Lupita, Exo 7 (beaucoup dans le secteur Telebus)… Ces voies se situent un peu à la charnière entre deux époques : celle des classiques ouvertes avec pitons, pas forcément pour être répétées, et celles des lignes équipées du haut et conçues dans l’optique de l’escalade libre. “Nous avons une logique d’ouvreurs du bas. Nous avons le poids de la perceuse, nous cherchons l’itinéraire, donc les spits ne sont pas très rapprochés et pas forcément bien placés pour le libre. En 1981, mon frère Yves, la locomotive de la cordée, faisait du solo intégral dans du 7a. Ce qui explique pourquoi certains passages des voies Remy sont expos. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, nous avons évolué, et nous avons même rééquipé certaines de nos voies (ajouts de spits, corrections de tracés). Ceci dit, elles restent moins populaires que celles de Bruno Fara (qui a posé un équipement rapproché, alors novateur), car plus engagées.”
Contrairement aux stars de la grimpe, les frères Remy ont toujours travaillé pour gagner leur vie. “Nous sommes fils d’ouvrier et nous bossons, l’un dans un magasin de sport et l’autre dans une société de remontées mécaniques. Depuis 1980, nous sommes sponsorisés par Mammut, qui nous donne du matériel, mais pas d’argent. Nous devons acheter nos spits, par exemple”. Autant dire que tout le temps libre et tout l’argent des deux frères passe dans l’ouverture de voies, même aujourd’hui, à 52 ans (Claude) et 49 ans (Yves).
Pourquoi une telle passion et une telle boulimie ? “J’adore ouvrir des voies avec mon frère, le côté découverte de l’inconnu nous attire. Nous sommes sur la même longueur d’onde : nous ne cherchons pas à expliquer pourquoi ça nous plaît. On y va, on agit et puis on rentre chez nous, on ne se pose pas trop de questions”. S’ils n’ouvrent plus actuellement de voies à Presles, ils restent néanmoins hyperactifs. À Kalimnos par exemple, la cordée fraternelle a déjà tracé plus de cent voies !


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