Escalade en Dauphiné - France

Ludovic Pin

mercredi 6 juin 2007 par Jeanne Palay

Ludovic Pin
“Quand je fais quelque chose, c’est toujours à fond”, reconnaît Ludovic Pin. Et son parcours le confirme. Arrivé à 6 ans à Grenoble suite à la mutation de son père au CEA, Ludovic pratique la randonnée et le ski avec ses parents. Il commence l’escalade à 16 ans, et l’alpinisme dans la foulée. “Je voulais rattraper le temps perdu, donc je ne faisais plus que ça”. Ah bon, c’est du temps perdu, de commencer à 16 ans ? Résultat, il intègre le Groupe haute performance de la FFME à 22 ans. Voilà ce qui s’appelle de l’efficacité ! “Vers 23 ans, j’ai arrêté l’alpinisme pour me spécialiser dans l’escalade, car il n’est pas possible de pratiquer les deux à un haut niveau”. Aujourd’hui, à 34 ans, il a déjà gravi quelque 700 voies en 8 dans le monde, car il voyage beaucoup sur la planète grimpe. Il vit de son diplôme de brevet d’État d’escalade, à Villard-de-Lans dans la structure Vercors Aventure, et au Creps de Voiron en tant que formateur et moniteur. Ce qui lui laisse beaucoup de temps libre pour grimper et équiper.
L’équipement de voies ? Une activité dans laquelle il se plonge à partir de 1999, de façon tout aussi entière que dans la grimpe. Pour différentes raisons : “J’avais un besoin de participer, de créer, et pas seulement de consommer. En plus, vu ma boulimie de voies, j’avais tout fait autour de Grenoble, et je voulais me trouver de nouveaux défis”. Donc inutile de préciser que la plupart des voies équipées par Ludovic Pin sont difficiles, principalement dans le 8, pour qu’elles lui résistent un peu. Autre caractéristique, ce sont souvent des voies taillées, bidouillées, et il l’assume. “Je n’appelle pas ça respecter ou non le rocher, car le rocher s’en fout de finir en carrière ou en voie d’escalade. Je parle plutôt de respect de l’utilisateur. Je taille des prises dans des endroits complètement lisses, où il n’y aurait pas moyen de passer autrement. Donc je respecte l’utilisateur”. Il a équipé environ 200 voies, d’abord autour de Grenoble (Fontaine, Comboire, DJ Face), puis dans le Vercors (Pierrot Beach, Tina Dalle, l’Auberge espagnole). Il a même sévi à Presles à partir de 2002 : trois grandes voies, plus une en cours d’équipement. Il a également équipé à Seynes et à Russan (Gard). À part la proximité avec son lieu d’habitation (Moirans), qu’apprécie-t-il dans le Vercors, où il concentre désormais son activité d’équipeur ? “Le rocher est varié, le cadre sublime et il y a des colonnes. En revanche, il nécessite davantage de purge qu’ailleurs, donc beaucoup de travail quand on aime que les voies soient propres”. Mais que ne ferait-on pas pour quelques colonnes de plus…
Ludovic Pin fait partie de ceux qui ont développé en Isère l’idée des “connexions”, c’est-à-dire le fait de relier deux voies existantes pour en créer une nouvelle. Une pratique longtemps réservée au haut niveau, mais qui tendrait à se démocratiser aujourd’hui, pour le meilleur et surtout pour le pire. Il s’explique sur cette pratique contestée : “La base, c’est de ne faire que des connexions entre ses propres voies. Sinon, demander son avis à l’équipeur est la moindre des choses. Il faut aussi veiller à ne pas rendre le site illisible. Dans cette optique, en respectant ces règles, cela enrichit la pratique”. Mais ce qui est lisible pour les uns, l’est-il forcément pour les autres ? Ludo, en tous cas, défend ses positions, très réfléchies, avec beaucoup de conviction et de détermination.
Et pour le futur ? Toujours la grimpe haut niveau, et toujours l’équipement, avec davantage de grandes voies, “car le côté découverte est encore plus important qu’en couenne”.


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