Escalade en Dauphiné - France

Kalymnos

Entre Paradis et possible enfer en devenir … Kalymnos !
samedi 8 juin 2013 par Bruno Fara

INTRODUCTION

Cette affirmation ne peut se nier … les années passent et de plus en plus de grimpeurs se rendent dans ce qui devient pour certain le paradis de l’escalade. On parle en terme de milliers de grimpeurs par mois au printemps et à l’automne … pas de quelques aficionados ! il suffit de voir le Kalymnos star (le ferry qui arrive de Kos/Mastichari), décharger 4 fois par jour, des dizaines de grimpeurs avec leur sac à corde en bandoulière, pour appréhender la mesure de ce tourisme escalade de masse !

On peut se poser des questions sur les raisons d’un tel engouement alors que sur beaucoup de forums seule la grimpe engagée et aventureuse semble avoir droit de cité ! La mode kalymnos semble démontrer bel et bien le contraire !
Il y aurait-il une pensée élitiste, active certes, mais pourtant minoritaire chez les pratiquants ?

Depuis ma première visite en 2001, je suis régulièrement retourné sur l’île pour des séjours de quelques semaines par an (lorsque j’étais encore un actif) … et à présent, (depuis ma retraite), pratiquement 1/3 de l’année. Je pense donc pouvoir être à même de juger cette évolution et de produire une analyse objective … et ce sera l’objet de cet article.

HISTORIQUE

Le début de kalymnos, c’est la visite d’un grimpeur hellénique en 1995. Il encouragea des italiens (Andréa di Bari et Andrea Gallo) à venir sur le site en 1997/1998.
Dès 1999 les mêmes italiens équipent de nombreuses lignes (à Odyssey, Arhi etc …). Surtout ils perçoivent bien le projet de tourisme pouvant être lié à la pratique de l’escalade, au point d’écrire des articles (qui seront à l’origine du phénomène), et même de contacter la municipalité pour monter un projet de développement ! Il semblerait que les équipeurs italiens furent naïfs et que la municipalité n’ait jamais versé les sommes promise. Mais sur ces sujets il faut être prudent avant d’affirmer car nous sommes ici dans des pays latins ou les rumeurs sont toujours à vérifier !
En tout cas dès 2001 Petzl comprend aussi que l’escalade à kalymnos est porteuse d’une image positive, et il organise (Laurent de Lafouchardière aux commandes), l’un des premiers Roc Trips, ces fêtes de l’escalade qui deviendront la marque de fabrique de la firme, qui préfère viser la pratique outdoor que la résine et la compétition pour communiquer ! 15 ans plus tard … il est évident de constater qu’ils ont eu raison.

Je participe à ce Roc Trip et, alors que je suis encore très actif, (tant dans le Bugey que à Presles) … je découvre que Kalymnos est sans conteste un paradis pour les équipeurs. Je réalise une petite ligne avec la perceuse d’un collègue (Guy Abert) à Panorama (La vie selon gégé). Rapidement Aris Theodoropoulos se manifeste et me reproche d’avoir un peu trop engagé ! Il rajoute donc un point dans ma voie … et je découvre que c’est aussi une vertu de Kalymnos … la tendance vers la sécurité est une donnée de l’équipement (points rapprochés pour n’avoir aucun retour possible ni au sol ni sur une vire) !

On m’accuse d’équiper " engagé " !!! Purée … ça me change des polémiques de Claret, Presles ou du Bugey, avec les ayatollahs du trou dans l’air qui beuglent si il y a moins de 5 mètres entre chaque points ! Je finissais par croire que leur pensée était majoritaire et soudain, que nenni … je découvre qu’ils sont en plein délire puisque sur cette île visiblement les grimpeurs viennent justement pour trouver un terrain de jeu aseptisé à 150%, uniquement ludique, calqué sur la pratique actuellement majoritaire … l’escalade en salle !

Je découvre aussi que curieusement ce sont les anglo saxons les plus assidus, alors que sur les forums ils sont donnés en exemple pour être les gardiens de l’éthique pure et dure ! (je me disais bien que vu le nombre d’anglais en Espagne sur les falaises … tous n’étaient pas des fanatiques du clean et du mortel combat ! D’ailleurs ne sont-ils pas les créateurs des stick shit (bâtons télescopiques … permettant de shunter tout engagement) ? Pour moi c’est la preuve indubitable que grimper à l’anglo saxonne n’a pas que des adeptes même en son pays !

A la même époque débarque sur l’île les grimpeurs germaniques issus de l’Allemagne de l’est, qui sous l’impulsion de Bernd Arnold, se mettent aussi à équiper … bien loin des critères de folie des tours de grès de l’Elbsandstein !

Est-ce à dire que les plus grands adeptes de l’escalade engagés se ramollissent en vieillissant, ou plutôt que seuls les grimpeurs bornés ne changent pas ? … Plutôt ne saisissent pas que les changements sociétaux, font que notre pratique des années 70 n’est plus la même, que notre jeu est devenu un simple amusement, (et plus un mode de vie marginal), et que les enjeux de la responsabilité vis-à-vis d’un accident ont aussi changé les données de la pratique !

Les voies s’équipent alors à un rythme quasiment infernal durant les années 2000 … Aris s’implique beaucoup, il édite les premiers topos, les rassemblements se succèdent … Le monde augmente et le tourisme escalade devient un enjeu économique sur l’île.

Les plus actifs sont les frères Remys qui rivalisent de statistiques … un mode de fonctionnement qui les conduira vers 2010 dans le mur de l’absurde, car pour équiper 48 lignes à 2 en 12 jours … même à Kalymnos … on sabote un peu le travail !

Un Français, Claude Idoux s’installe vers 2004 sur place, il n’a pas 50 ans … et commence donc lui aussi à équiper pour meubler son temps libre ! Son label restera pendant longtemps les noms peints sur des galets … mais devant l’imbécilité de certains qui les dérobent il refuse à présent de poursuivre ce travail artistique ! De nombreux secteurs très fréquentés (comme Arhi gauche ou Ghost Kitchen) sont son œuvre, et surtout il équipe dans des niveaux de difficulté permettant justement à une escalade touristique de se développer.

Un paramètre bien intégré également par les Suisses, Urs Odermatt et Peter keller, qui développent l’île de Telendos (dans un plan demandé au début par les îliens un peu jaloux de la grande île et baptisé le Telendos Project). Ils créent le secteur Irox, puis Lambda, mais aussi des grandes voies très faciles, suréquipées où il est complètement impossible de buter.

Personnellement je ne donne pas dans la statistique, (60 couennes en … 7 ans), au début le dilemme du " comment amener du matériel " se posait, donc après mes premiers pas en 2001 je me suis contenté de grimper durant quelques années … ce n’est qu’en 2008 que je résous tous les problèmes, en expédiant du fret (perceuse, accus et tout le matériel d’équipeur). Un matériel qui reste depuis à demeure dans mon studio à L’Agelica Babis Bar. Je vais aussi tomber amoureux de l’île de Telendos, ce sera d’abord Pescatore … puis surtout Miltiadis qui me permettent de tisser des liens sur place avec les locaux (Miltiadis est le prénom du père de Zoïdis … le patron de Rita Restaurant, un ami à présent, que nous faisons parfois grimper … et qui débutant à 58 ans se débrouille dans le 6a … bien mieux que certains jeunes de nos clubs !). Actuellement j’ai rejoint le continent (enfin l’île principale) pour m’investir sur une nouvelle falaise (Prophitis Andréas), un beau bout de caillou aperçu par tous … mais c’est André Langenbach (un autre expatrié) qui nous motive pour le suivre dans ce projet … qui risque de continuer longtemps vu le potentiel de la falaise !

LES RAISONS DU SUCCES

Bien évidemment ce n’est que mon analyse, "partisane ", mais je vais essayer de hiérarchiser les éléments qui selon moi ont contribués au succès de l’escalade à kalymnos !

1) La qualité du rocher :
Pour moi c’est le principal argument. Pas uniquement sa solidité, mais surtout sa variété, sa richesse en préhensions diverses. Ici les dalles ne sont pas le stéréotype de l’escalade pénible (comme à Presles ou au Verdon …) ; mais des océans de petits reliefs où tout est possible en termes de choix ! Les tufas ont fait la légende de Kalymnos c’est vrai … Ils offrent une escalade photogénique qui permet aux grimpeurs issus des salles de ne pas être dépaysés et donc satisfaits de leurs performances !
De plus même dans des voies qui doivent être parcourues 3000 fois par an, (comme Monahiki Elia le 6a de chauffe à la grande grotta), les prises sont blindés de magnésie … mais elles restent toujours grimpables ! Patinées certes, mais pas dans le style des voies impraticables de la cuvette par exemple ! Calcaire plus tendre ? Vent marin ? … je ne suis pas un expert pour trouver une réponse exacte !

2) La facilité pour équiper :
C’est un aspect indéniable du succès … des voies nouvelles se créent sans cesse, un renouvellement permettant à tous de rêver à revenir chaque année ! Ceci uniquement parce que l’enjeu économique de l’escalade, bien perçu par les commerçants locaux, fait que tout opposant au développement de l’escalade serait proprement noyé dans le béton … et immergé en mer Égée ! Pourtant, comme partout certains sont gênés, (chasseurs, certains bergers, écolos pénibles), mais ici tous ont un membre de leur famille qui vit de cette manne touristique … et en cas de conflit, ils lui intimeront l’ordre de la fermer !
Un paradis que je vous dis … ici la LPO, le CORA et la FRAPNA sont persona non grata !

3) Le niveau de sécurité de l’équipement en place :
Un extrait du protocole mis en place par la municipalité est très parlant (pour ceux qui maîtrisent l’anglais !) … "Our aim is for the climbing routes on Kalymnos to be as safe as possible, so that climbers can concentrate on the technical difficulty of the routes without worrying about risks to life and limb. While there can be no objection to climbers climbing on Kalymnos with traditional protection (nuts and Friends, etc), it is the policy of the local authorities that all new routes be protected with bolts for the safety of those making repeat ascents. Traditionally-protected routes are not advocated on Kalymnos."
Effectivement, même si des accidents arrivent … (le risque zéro ne sera jamais assuré à 100%), il est indéniable que grimper ici ne donne pas des bouffées d’adrénaline, et que se fracasser au sol ou sur une vire est peu probable ! Le corollaire de cette tendance sécuritaire est l’afflux d’une clientèle assez âgée, (mais au fort pouvoir d’achat … car bien loin des standards de la grimpe marginale), qui trouve ici un plaisir à grimper en tête dans des voies faciles, bien nettoyées. Possibilités qu’elle ne trouve plus dans leurs pays d’origine, où seules les lignes en huitième degré ont le vent en poupe et où le culte du spot secret à l’équipement banzaï est la norme !
Pas rare de croiser ici des vieilles gloires de 70 ans, qui sourient toujours à l’escalade en tête … car ils peuvent pratiquer sans risquer de se briser le col du fémur !
La boucle est donc parfaitement bouclée : escalade sécuritaire … public enthousiaste et aisé … économie locale boostée … développement de l’escalade encouragé !

4) Le coût assez faible d’un séjour :
Les vols charters pour Kos ont démocratisé complètement le tourisme local … Pour ma part un niveau de conscience vis-à-vis d’une pratique équitable, font que je me refuse à voler avec Ryan Air, une compagnie qui exploite ses personnels et refuse de payer les taxe portuaires, en faisant du chantage au refus de vol ! Mais pour ceux qui préfèrent la politique de l’autruche … c’est une réalité économique, grimper en WE est moins cher à Kalymnos que dans les Calanques ! On trouve des vols entre Milan /Bergame ou Frankfurt pour Kos à moins de 100€ l’aller/retour !
Ajoutez que la vie en Grèce est moins chère qu’en France ou en Allemagne (et que dire de la Suisse) … Se loger peut être effectué à moins de 20€ pour 2 par nuit si on n’est pas trop adepte du luxe. Il n’est économiquement pas rentable de cuisiner … les multiples restaurants permettant de manger à 2 pour 20€ environ !
Là aussi la boucle est parfaitement bouclée pour un développement touristique maximum de l’escalade sur l’île !
On peut ajouter que devenir propriétaire ici d’un charmant F2 avec vue sur la mer, logement neuf et cuisine équipée, ne dépasse pas les 90 000€ … ce qui a encouragé pas mal de retraités à s’expatrier, parfois définitivement pour certains de mes amis anglo saxons.

5) Le dépaysement garanti :
L’île est plutôt petite, (dans les 20km de long sur 5 de large), se déplacer en scooter est ici facile et très fun, on se baigne dès avril, les bars d’après grimpe sont légions … avec écrans géants parfois et toujours une musique de circonstance ! C’est la fête … la bière et l’ouzo coulent à flot … et ça plait au plus grand nombre ! Misanthropes et agoraphobes … fuyez !

6) Un climat très propice :
Mis à part de décembre à février, (et encore il fait aussi beau que dans les calanques à la même époque), tout le reste de l’année il est possible de grimper … et ce même durant les mois d’été car le vent est toujours présent et de nombreux grimpeur m’ont confirmé que en juillet/août c’est très agréable de grimper le matin et d’aller à la plage l’après-midi ! Perso je n’ai pas essayé …car en été les prix des locations sont, comme sur la côte chez nous, en nette augmentation !

LE REVERS DE LA MÉDAILLE

Après cette peinture idyllique … il me faut être objectif et souligner aussi tout ce qui pourrait vite transformer le paradis en enfer ! De la même façon je vais essayer de hiérarchiser les problèmes.

1) Le problème du matériel en place : C’est actuellement "le big problème" !
Les premières voies furent équipées en 1998 avec de l’acier classique, en milieu fortement marin les plaquettes ont rouillé assez vite. Cette année 2013, j’ai repris 3 itinéraires de ces années-là, (à North cape).
Etrange … je n’aurais jamais osé me faire bloquer sur des point tellement rouillés, et pourtant ils étaient encore extrêmement solides et j’ai eu de grandes difficultés à casser les goujons (pour faire propre, c’est indispensable quand on rééquipe … qu’on se le dise !).
Si je parle de cet exemple, c’est aussi pour souligner que nos connaissances de grimpeurs/équipeurs en terme de résistance des métaux sont nulles, et particulièrement sur l’inox … un terme qui recouvre de nombreux matériaux référencés sous des termes peu explicites, (304, 316, 316L … 316T etc), des métaux qui entre eux peuvent avoir des effets parfois désastreuxs (par électrolyse), et un point … c’est le boulon, la rondelle, la plaquette et le goujon … donc des inter actions difficiles à étudier et quantifier !
Le vrai problème est que, pour l’instant, chacun essaye de trouver un bon prix pour de l’inox … oui mais cheap est parfois synonyme de shit ! Et donc il y a un peu de tout dans les falaises !
La première alerte sérieuse arriva en 2010, quand certains se fourniront chez un manufacturier local (Rockland), qui commercialisait, (à un prix imbattable), du soi-disant inox … acheté en réalité en Chine … donc sans aucun contrôle ni label ! Le bris rapide de plusieurs de ces tiges emmena à cibler le problème et à identifier les voies dans lesquelles elles avaient été placées. Ce fut assez facile et les updates d’Aris au topo de 2009 le signalent bien.
Un travail de rééquipement est actuellement mené pour changer toutes ces tiges défectueuses et potentiellement dangereuses.
Mais l’entretien sur la durée de 3500 voies, équipées sans normalisation, et soumises à un milieu marin, est devenu un véritable problème ! Aris vient de réinvestir une partie des bénéfices de son topo dans l’achat de matériel destiné à pallier au plus urgent ! Mais le point crucial est de trouver une main d’œuvre pour ces travaux … un boulot bien moins gratifiant que de mettre son nom sur une nouvelle voie créée !

2) La sécurité sanitaire en cas d’accident :
L’afflux touristique amène aussi son lot d’accidents … escalade parfois, scooters souvent ! Mais sur cette île aucun service de secours n’est organisé. Même en cas d’incendie, les pompiers ne sont que les voisins qui luttent avec leurs tuyaux d’arrosage ! En cas d’accident c’est l’entraide entre grimpeurs qui est la seule solution, et ce n’est pas toujours simple car même si des permanents comme Glaros et Claude Idoux sont motivés pour pallier un peu à l’absence de secours organisés, certains (comme moi) refusent de le faire en étant identifiés comme secouristes attitrés, car un jour ou l’autre des problèmes surviendront avec les assurances, (notamment avec les américains, dont les assurances sont très procédurières). Nous ne sommes ni médecins, ni pompiers professionnels, et notre bonne volonté pourrait bien nous attirer de gros ennuis. Quand je discute avec Claude Idoux de ce problème il me dit … "doit-on les laisser mourir sans agir ?". Certes non … mais comme pour les problèmes des métaux, ou de géologie des calcaires … je ne trouve pas de réponses adaptées (hormis soyons le plus prudents possible !).
En plus l’hôpital de Kalymnos n’est pas équipé pour de très graves accidents, il faut rejoindre Rhodes ou Athènes pour trouver des blocs opératoires ultra modernes avec unités de soins intensifs, scanners, IRM … Quand on sait que traverser sur Kos pour rejoindre l’avion ou l’hélico n’est pas toujours possible (en cas de vent) … on comprend mieux que la tendance vers le moins d’accidents possibles est une nécessité absolue.

3) Le comportement de certains grimpeurs :
Les problèmes habituels bien sûr … quelques exemples en vrac !

Ceux qui ne veulent pas payer un studio … Par chance amener un camping-car ici est peu rentable, mais néanmoins on commence à en trouver. Et donc avec le cortège d’incivilité lié parfois à cette philosophie de vie … ce printemps des Suisses se lavaient dans la fontaine au centre de Massouri, dormaient et déjeunaient sur un parking de studios … et semblaient allergiques à toutes nos remarque. Vantant même ce moyen d’hébergement sur les forums !
De là à ce que Kalymnos devienne le reflet des parkings poubelles des écoles d’escalade espagnoles, avec chiens, grimpeurs rastas et étrons partout … il y a loin certes, mais vu que la création d’un camping officiel n’est pas prévue sur l’île … les camping-cars ne sont pas souhaitables à Kalymnos !
Car il est bon de rappeler que si nous sommes bien acceptés ici … c’est uniquement parce qu’économiquement l’escalade est rentable pour les habitants de l’île. Se comporter en grimpeurs radins qui économisent sur tout et amènent leur bouffe dans des camping-car, inverserait sans doute la donne !
Autre problème … les barrières des parcs à bestiaux (les chèvres et les moutons), il suffit d’un débile analphabète (les pancartes demandant de bien refermer les portes sont en au moins 6 langues), pour que les animaux s’échappent et obligent les bergers à détester les grimpeurs !
Dans le même registre, concernant les moutons et les chèvres, on a aussi les amoureux de leur toutou … qui ne veulent s’en séparer à aucun prix, et ne supporte pas de le tenir en laisse ! Là aussi on a du mal à leur faire comprendre que les brebis et les chèvres sont effrayées par les chiens … certains prétendant que leur toutou les chasse … uniquement pour jouer, mais les bergers sont sur les nerfs parfois !
Sans oublier les incivilités diverses vis-à-vis de la propreté, les mégots, bouts de strappal, papier cul et autre sacs en plastiques qui trainent immanquablement au pied de certains secteurs sur fréquentés. Mais bon, je trouve que question propreté c’est plutôt moins pire que par chez nous (surtout si on tient compte de la fréquentation).

4) Les conflits humains … même au paradis, homo sapiens sapiens est parfois mesquin et querelleur !
Ce tourisme de masse a immanquablement attiré les professionnels, des guides qui planifient des stages "grimpe et soleil", des BE qui sont installés à demeure et vivent de leur encadrement. Sans oublier le topo qui vendu 35€ à des milliers d’exemplaire permet à Aris de bien vivre, même si il participe (un peu) au rééquipement il est jalousé … des éditions concurrentes sont d’ailleurs en projet.
Tout ce business (incluant les studios et les restos) ne doit son existence qu’à l’énergie des équipeurs. C’est bien là le problème … hormis ceux des rocs trips et autre rassemblement North Face, les équipeurs à Kalymnos sont toujours bénévoles et même pour certains, payent la totalité des points posés, leur perceuse et leurs statiques !
C’est une réalité, certains ne veulent plus se contenter, comme moi, du seul plaisir de créer des voies nouvelles ! Caresser leur ego est le plaisir traditionnel des forçats du goujon … mais des équipeurs commencent à rechigner et demandent aux professionnels qui exploitent ces lignes, comme un outil de travail, de s’impliquer.
Personnellement je m’en fiche, et je refuse d’entrer dans ces polémiques, j’offre mon temps, mon matos est financé par les ventes du topo du Bugey (merci ceux qui l’achètent) … ce que je trouve normal puisque j’ai fait cadeau de cet ouvrage, qui m’a bouffé de nombreux mois de travail, au club qui l’édite !
Une autre querelle intestine … qui parfois se radicalise, concerne la façon d’équiper … chaque équipeur étant un caractériel en puissance, il est évident que seul son boulot est parfait et qu’il y a beaucoup à redire sur celui des autres !
En apparence ce n’est pas très grave … mais ça commence à pourrir parfois l’ambiance entre ceux qui passent de longues périodes sur place, car on n’est pas loin de devoir choisir son camp !

DES SOLUTIONS ?

Car je suis un fervent partisan de la devise "il vaut mieux prévenir que guérir ".
Pour beaucoup LA SOLUTION … c’est du fric ! Et ils ont raison. Payer pour faire poser des barrières/portes étudiées aux bergers solutionnerait le problème des animaux qui divaguent à cause des grimpeurs. Payer quelques jeunes grimpeurs grecques pour assurer à l’année l’entretien de l’existant ne serait pas un luxe. Financer une "rescue team" professionnelle également … etc etc .
Certains comme Steve du Glaros Bar essayent de collecter des fonds, en particulier pour la rescue. Il fait des soirées dont les profits vont aussi à l’escalade, réinvestit tous les bénéfices d’un petit fascicule faisant office d’update au topo d’Aris, (qu’il édite et vend 5 € à son bar), et gère une sorte d’access fund auquel des donateurs participent parfois. Il achète des points, des relais pour les équipeurs et a aussi pu financer un brancard moderne … mais lorsque l’équipe bénévole se déplace elle ne reçoit aucune indemnité, utilise ses propres bandages quand il faut stopper une hémorragie et surtout s’expose à des reproches gravissimes si ils étaient mis en cause en cas de pépin. Quelques bars/studios aident les équipeurs en leur faisant des prix, Aris réinvestit une part des bénéfices de son topo ... mais c’est de l’amateurisme total, et cela reste une goutte d’eau dans l’océan face aux besoins !
Trouver une solution est urgent, car au printemps 2013, une attaque sur un forum néozélandais, remettait en question la sécurité de l’escalade sur Kalymnos … avec des photos "choc" jointes, ils proclamaient de ne surtout pas y retourner tant que toutes les voies ne seraient pas reprises en broches titanes ! Bon les auteurs étaient aussi les fabricants/fournisseurs de ces broches titanes … ce qui remettait fortement en doute leurs arguments catastrophiques en termes d’objectivité. Mais néanmoins certains acteurs du tourisme local se sont inquiétés des possibles conséquences.
Lors d’une réunion sur ce problème, j’ai découvert que des crédits européens sont prévus pour le tourisme escalade sur l’île, et pas rien … 200 000€, mais qu’avant de voir le moindre euro … le temps risquerait de couler ! Voire même que ce financement pourrait ne jamais arriver à destination !
Au moins cette réunion aura mis en évidence la nécessité de se poser des questions vis-à-vis du matériel utilisé, mettant en évidence l’absurdité de prendre au "moins cher" pour équiper plus ! Et aussi de mettre en place une sorte de protocole évitant à certains ne faire n’importe quoi.
Pour trouver un financement, certains proposent une taxe locale, (vous savez la petite somme prélevée au camping ou à l’hôtel … celle que ne veulent pas payer les adeptes du camping sauvage), bien sûr … vu le tourisme ce serait la solution ! Sauf que nous sommes ici dans un monde qui ignore la facturation et où, sans cash, tu manges à peu d’endroits et surtout tu ne loues que les studios luxueux !

Quand on réalise à quel point l’île bénéficie du tourisme lié à l’escalade, il est évident que la moindre baisse de fréquentation fera peut-être réfléchir la municipalité et certains commerçants de Massouri, qui depuis les années 2000 …voient leur chiffre d’affaire nettement à la hausse !
Autrefois la pleine saison touristique était entre mi-mai et mi-septembre (et encore … plutôt juillet/août)... à présent c’est de mi-mars à mi-novembre ! Pourtant rares sont les acteurs économiques de l’île qui raisonnent en termes de perspectives …ils refusent de voir que leur eldorado de la grimpe est fragile et nécessite des investissements !

INFOS PRATIQUES

Dans un article on termine toujours par ce chapitre … je ne vole jamais avec les low coast genre Ryan Air, par refus de filer mon argent à ces nouveaux négriers … donc il faudra que ceux qui acceptent de mettre un édredon sur leur conscience se renseignent sur le net !

Le plus simple est de chercher un vol Lyon (ou ailleurs)- Athènes sur un comparateur (genre Alibabuy.com) ces temps-ci c’est swiss air les mieux placés, cibler un départ tôt le matin pour se poser maxi à 14h à Athènes et retour tard de Athènes (départ vers 17h par exemple) … compter environ 150/200 euros par personne pour l’A/R
Ensuite chercher sur les lignes grecques Olympic air ou Agean , un vol Athènes - Kos qui puisse être choppé le jour même, et idem pour l’inverse Kos –Athènes qui permette de prendre le vol de retour (sinon c’est une nuit à Athènes) … De Kos, il y a un vol normalement à 14h20 pour Athènes tous les jours de semaine ! Le prix de l’A/R est assez cher (pour un vol de moins de 1 heure (compter 150 euros pour l’A/R)
Tous les prix sont à bien chercher au mieux car ils changent sans cesse pour des raisons que je n’analyse pas du tout !
A Kos Airport, prendre un taxi (15€) pour Mastichari, puis un bateau pour Kalymnos (6€/personne) le dernier bateau attend le dernier avion ! 45 minutes de traversées et dans la journée on arrive à Pothia (le port de Kalymnos) pour trouver un studio c’est l’embarras du choix.
Agelica babis Bar http://www.agelica-apartments.gr/index.html simple mais bien … c’est là où je vis. Pour ceux qui désirent plus de confort … voire le luxe ! Les studios de Claude Idoux sont parfaits : http://www.kalymnos-rent.com/
Seul truc, si on réserve avant par internet, il faut être logé plutôt vers Myrtiès/Massouri, si on ne veut pas trop avoir à circuler, car l’ile n’est pas grande mais tout est centré question escalade d’un seul côté !
Pour se déplacer le mieux est le scooter (10€/jour) http://www.scooterfun.gr/
Tout est indicatif … on peut grimper en marchant à pied depuis Massouri (et prendre le bus quand on veut aller voir les falaises au bout de l’ile ... à 10 km !) Il y a aussi les babas écolos qui vont et viennent en vélo ! Perso j’aime bien le vélo … mais j’en fais surtout pour le sport et pas pour sauver la planète … et pédaler avec le sac sur le dos me parait le comble du chiant !
On trouve des studios entre 10 et 15 € /personne avec le petit déj compris ... on peut se faire la bouffe mais ce n’est pas trop rentable car les restos ne sont pas chers (10 euros au max par personne) … pour nous 60 jours … c’est 60 soirs au resto !

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