Escalade en Dauphiné - France

Olivier Dutel

samedi 22 avril 2006 par Jeanne Palay

Olivier Dutel se définit lui-même avec cette formule qui résume bien sa personnalité : Olivier Dutel“Je préfère agir plutôt que parler, je ne cherche pas la reconnaissance”. Effectivement, son nom ne fait sans doute pas partie de ceux que vous citeriez spontanément parmi les équipeurs du Vercors. Et pourtant, sa participation est loin d’être anecdotique. À 37 ans, cela fait une bonne dizaine d’années qu’il écume le massif à la recherche de falaises et de lignes à équiper. On lui doit notamment le site des Saillants du Gua, celui des Écouges, celui de Canibal Cave, près de Pont-en-Royans, mais aussi des voies à Pierrot Beach, une grande voie à la roche Saint-Michel, un site en cours d’équipement dans les Grands Goulets… Une centaine de voies au total, toutes situées dans le Vercors. Et encore, sa discrétion naturelle lui en fait sans doute oublier d’autres.
Originaire de Grenoble, Olivier Dutel a pratiqué la randonnée dès son plus jeune âge avec ses parents. L’escalade, il la découvre, au lycée, dès l’âge de 13 ans. En voilà donc un qui est tombé dans la marmite tout petit ! Au début, il s’essaye néanmoins à un autre métier. À l’issue de ses études de géographie et d’aménagement du territoire, il travaille plusieurs années dans le développement touristique. Mais l’ambiance ne lui plaît pas, et surtout il a du mal à travailler dans un bureau.
Il se souvient alors qu’il a passé un brevet d’État d’escalade quand il avait 25 ans, et décide de gagner sa vie avec. Opération réussie : aujourd’hui installé à Méaudre, il fait partie de la structure Vercorde, qui regroupe plusieurs BE. Il travaille essentiellement d’avril à fin octobre, ce qui lui laisse beaucoup de temps libre pour équiper et grimper. La preuve, il a déjà réalisé trois 8b et fait régulièrement du 8a après travail.
Son terrain de prédilection, c’est le Vercors. “Depuis longtemps, j’ai compris que l’avenir de l’escalade, c’est le Vercors. J’aime particulièrement le paysage et le relief de ce massif, beaucoup plus doux que la Chartreuse. Les marches d’approche sont également moins longues”. Pourtant, la “bartasse” — c’est-à-dire le crapahutage dans la végétation pour essayer de trouver une falaise, en jargon d’équipeur — ne lui fait pas peur. Cela fait même partie de ses plaisirs de découvreur solitaire : “Il y a un petit côté personnel dans cette activité, c’est une façon de s’approprier l’endroit. Mais une fois que les voies sont ouvertes, cela me fait plaisir de voir d’autres grimpeurs y venir”. Il a d’ailleurs beaucoup pratiqué la spéléologie, avec la même démarche : un désir de trouver de nouvelles cavités, jamais explorées. Mais de son propre aveu, “c’est moins ingrat d’ouvrir en escalade, car on trouve plus facilement des falaises que des grottes”.
Les caractéristiques de ses voies ? Beaucoup de lignes difficiles, même si aujourd’hui il équipe aussi du plus facile. Parfois de l’engagement, surtout au début, quand il payait le matériel lui-même (aujourd’hui, Promo-grimpe, l’ECI et la FFME lui fournissent). Question nettoyage, “ce n’est pas forcément nickel, je ne suis pas un puriste”. Mais surtout, “je privilégie la qualité à la quantité. Parfois on a tendance à tracer trop de voies. Moi, je préfère ne pas surcharger un site et aller ouvrir ailleurs”. Car des idées, ce n’est pas ce qui lui manque, lui qui estime en avoir encore pour au moins une dizaine d’années de projets d’équipement dans le Vercors.


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